5 ans de retraite;
5 ans de travail acharné;
Plus de 500 ordinateurs reconditionnés et offerts;
Une centaine de vélos retapés et offerts.
C’est un beau bilan. Celui du bénévole.
Celui du retraité, du père, du grand-père, du Frère, du fils de l’ami, est nettement moins brillant. Pas de temps pour les contacts et les visites, les vacances, les balades… Et une maison et un jardin qui se dégradent, une santé en déclin, une fatigue permanente. Sans compter les projets gardés pour la retraite et qui n’ont jamais commencé.
L’action “Vélos” est déjà reprise depuis plusieurs années par une super équipe qui officie à FEDASIL Rixensart.
Le 1er juillet 2021, j’arrête. Dommage. Mes actions bénévoles étaient appréciées tant par les donateurs que par les bénéficiaires et les personnes auprès de qui j’en faisais la publicité dans l’espoir d’obtenir des machines déclassées et de l’aide.
Dommage aussi pour les bénéficiaires et les organisations qui comptaient sur moi pour cela. Je ne les abandonne pas de gaîté de cœur. Où trouveront-ils des ordinateurs et service informatiques gratuits ?
Dommage aussi pour moi. Non seulement, j’aime l’informatique, l’aide et les réparations, mais cette aventure m’a apporté énormément sur le plan humain, par les contacts avec de nombreuses personnes de tous horizons et de tout milieux. En particulier, les réfugiés et demandeurs d’asile et les nombreux bénévoles qui les accompagnent.
J’abandonne ainsi une entreprise qui roule : un réseau de récolte développé par le bouche à oreille, un stock de pièces, des plateformes Linux qui fonctionnent et des outils simples pour les installer, un réseau de redistribution via des institutions ou par le bouche à oreille, un stock de pièces d’ordinateurs… Et l’association Solidarinux avec son site web comme référence.
Ce qu’il faudrait, maintenant c’est que cette activité soit reprise. La demande de reprise est sur la page d’accueil du site Web de Solidarinux.
De mon côté, je ne pourrai pas faire comme si l’altruisme était une tare qui m’a poussé jusqu’à l’épuisement. Il est resté intact. J’aurais simplement dû en rester à mon engagement de bénévole, à savoir, prendre en charge :
- les choses possibles pour moi et impossibles pour d’autres;
- les choses faciles pour moi et difficiles pour d’autres;
- la participation à des efforts communs.
Mon erreur a été de prendre sur moi l’ensemble d’une problématique alors que mes compétences informatiques n’étaient utiles que pour 10 % du travail, le reste pouvant être réalisé par n’importe qui.
Gageons que mon remplaçant dans Solidarinux saura trouver et gérer une main d’œuvre bénévole moins qualifiée mais utilisée au mieux de ses capacités. Pour la partie Linux, l’informatique et l’expérience de l’entreprise, mon soutien lui est acquis.
De même, mes parents, amis, visiteurs des repair cafés, membres des SELs, etc., pourront toujours profiter de mes services.